Mot du maire

La rivière Maskinongé qui traverse le territoire a été providentielle pour les Amérindiens. Au XVIIe siècle, les Algonquins (Têtes de Boule) l’empruntaient pour se rendre à Trois-Rivières, faire la traite des pelleteries. Plus tard, les Abénaquis l’utilisèrent en sens inverse pour atteindre leurs territoires de chasse au nord de Saint-Gabriel.

C’est la nécessité qui explique le peuplement du territoire par les blancs. Dès 1815, les jeunes lorgnent les Laurentides. En effet les « paroisses d’en bas » sont surpeuplées. Mais tout se fait lentement : la forêt, l’absence de routes, les chutes sur les rivières sont autant d’obstacles à vaincre. La colonisation ne débutera qu’autour de 1820 et, encore, de façon bien minime.

Le développement se fait à la fois par le sud-est (rang du Ruisseau-Plat) et vers le sud-ouest (rang du Cordon). Comme en témoigne M. Gonzague Ducharme dans « L’histoire de St-Gabriel », le premier colon serait Nicolas Béland. On ne peut toutefois pas préciser la date exacte de son arrivée, mais des documents attestent de sa présence sur le territoire de Saint-Didace en 1827.

En 1850, la population atteint 689 âmes et elle augmente à un rythme exceptionnel jusqu’à son apogée, en 1880, avec 2 500 habitants, pour devenir le centre le plus populeux du comté de Maskinongé. Louiseville et Maskinongé lui cèdent le pas. En plus de l’agriculture, on y trouve de tout : médecins, notaires, beurreries, fromageries, moulins à scie, maréchaux-ferrants et même un huissier! Le 12 mai 1853, Saint-Didace sera érigée canoniquement en tant que paroisse, alors qu’elle deviendra officiellement une municipalité le 27 août de la même année.

Mais un lent déclin s’amorce presqu’aussitôt. La fin des coupes de bois, la révolution industrielle et le manque de terres cultivables causent une forte émigration. Les gens partent pour les États-Unis (travailler dans les « factories »), pour le Témiscamingue et l’Abitibi (ouvrir de nouvelles terres) ou pour s’installer dans les grands centres. De plus, à deux reprises, la municipalité sera amputée d’une partie de son territoire : en 1904, pour la formation de Mandeville, et en 1950, pour celle de Saint-Édouard-de-Maskinongé. Vers 1980, la population n’atteignait plus les 500 résidants. Elle remonte lentement depuis, jusqu’à atteindre 710 résidants permanents en 2009.

Depuis quelques décennies, la municipalité s’est toutefois trouvé une nouvelle vocation : la villégiature. On estime la population non domiciliée aussi élevée que la population permanente et cette proportion ne cesse d’augmenter.

Même si elle n’est plus le centre populeux qu’elle fut autrefois, la municipalité de Saint-Didace vaut toujours le détour, en raison notamment de ses paysages éblouissants en toutes saisons, de la pureté de ses lacs et de l’accueil chaleureux de ses habitants.